Acte II



Acte II - Le Cartel Pourpre.




Journal de Bord de Lord Kaliben, retrouvé lors de la perquisition de ......................
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// Censuré par l'Ordo Archivis Inquisitorial  //

Si vous lisez ces lignes, c'est que par je ne sais quelle folle action, vous avez réussi à subtiliser mon journal de bord. Ou, dans une plus sinistre option, l'avez récupéré sur mon cadavre (mais j'en doute fort).

Si vous lisez ces lignes, sachez ceci: avant de me juger, vous devez me comprendre.
Je suis un collectionneur. J'aime les belles choses, les choses rares et fatalement... les choses chères.
Je suis un collectionneur et un érudit, j'aime apprendre de mes rencontres, car une bonne connaissance du marché mène toujours de bonnes transactions. C'est la clef.
Connaissance est mère de profits.

Du coup, pour pouvoir trouver toutes ces choses rares et chères, je suis obligé de m'aventurer dans des zones qui dépassent les limites établies par le pseudo empire humain, avec un petit e.
Je conchie cet empire étroit à l'esprit étriqué. Qui voit comme une menace tout ce qui sort de sa sphère de contrôle ou qui dépasse sa minable compréhension. Qui assomme le pèlerin de règles et restreint tout, enclavant toute liberté.

Je n'ai cure de ces règles... car un collectionneur n'a pas de limites.

// Note de l'Interrogateur - Mention manuscrite ajoutée sur la page de garde du carnet dans les environs du jour 300-310, si l'on s'en réfère à l'évolution de la calligraphie, du style et de l'encre utilisée. //


Journal de Bord: Jour 1

Le spatioport de Deliverance. Lieu de rencontre de la fine fleur du sous-Secteur et des fripouilles les plus notoires. Après des années loin de Cordaüba, poser à nouveau le pied sur le sol métallique de l'une des baies d'amarrage de Deliverance me comble d'une immense joie.
A chaque fois que je reviens ici, je me sens comme chez moi.

J'ai été trop longtemps loin de chez moi, été trop longtemps à la solde de Quartier-maîtres minables ou de piètres commerçants, c'en est assez. Le labeur a rapporté ses fruits, et j'ai une coquette mise de départ et de nombreuses babioles à troquer pour entamer ma nouvelle carrière.
Je suis mon propre maître. Mon dernier employeur souille encore de son sang poisseux le tranchant de ma lame.

Maintenant, c'est moi qui commande. Cordaüba sera à moi. Je suis le Seigneur de Cordaüba. Je ne suis plus Silius Viren Kal. J'ai renié mon ancien visage, je l'ai détruit.
Aujourd'hui, je suis Lord Kaliben.

Mais pour régner sur le sous-secteur, il me faut des hommes à la loyauté sans faille. Les crapules de la pire espèce. Des rebuts prêts à tout pour me suivre dans les grottes les plus obscures des mondes les plus noirs. Voici la raison de mon retour sur Deliverance.
Ce spatioport, c'est ma Cour des Miracles.

// NdlI - Surement un faux nom - Aucune trace d'un quelconque Silius Viren Kal ou simili dans les Archives Impériales du Sous-Secteur. //


Journal de Bord: Jour 3

Il ne m'aura pas fallu longtemps pour mettre la main sur la principale canaille que je voulais retrouver. Tarek San, mon ami de plus longue date. Le seul qui connaisse mon ancien visage. Je l'ai rencontré dans son office, je lui ai parlé de mon "projet", et il a accepté de devenir mon second, pour régner en maîtres sur le Sous-secteur.

Mais son aide ne sera pas suffisante. Si je veux contrôler tout le Spatioport, il me faut des yeux et des oreilles partout. Dans les hautes sphères comme dans les bas-fonds. J'ai entendu parler d'un jeune "Snake", qui sert à plusieurs gros bonnets du Spatioport. Il coûte cher, mais je veux qu'il travaille pour moi.

// NdlI - Tarek San, Immatriculation COR-11-22-508, superviseur des Docks C de Deliverance, affilié à la maison Coaltz. //


Journal de Bord: Jour 7

Mon groupe commence à se former. J'ai finalement trouvé le jeune Jaken "Snake" O'neill, que je me suis offert à prix d'or, mais maintenant j'ai des yeux et des oreilles dans une grande partie du Spatioport de Deliverance grâce à Tarek San et lui.

J'ai aussi trouvé un pilote pour mon aéronef, un ancien officier de la Marine Marchande, le Lieutenant Kayser Pax. Son problème d'addiction aux narcotiques a fait que j'ai pu l'engager pour un salaire bon marché. Il raisonne comme Tarek San et moi, sa vision du monde se résume en termes de transactions, dividendes et profits. C'est tout à fait le genre d'individus qui me plait.

Enfin, j'ai besoin d'une force de frappe. J'ai pû enrôler quelques dockaires de la maison Coaltz, dont beaucoup sont contrôlés par San. Mais je ne leur fais pas totalement confiance. Du coup, je vais engager un garde du corps. J'ai entendu parler d'un Chasseur de primes du nom de Fett. Je suis sûr que je peux en faire mon homme de main.


Journal de Bord: Jour 45

Ca y est, la machine est en marche. Voilà près d'un mois que j'ai généré mon affaire, et les propositions commencent à fleurir.
J'ai entendu parler il y a deux semaines du Primer Commercial DeBagne, un Haut Commerçant de Cordaüba Minor. Cet homme est féru d'artefacts Xénos, et Tarek San m'a rapporté une coquette somme en échange de quelques babioles trouvées dans les mondes exodites lors de mon dernier voyage en tant que "sous-fifre".

Et voilà qu'il lui a proposé de mettre à ma disposition l'un de ses vaisseaux pour retourner dans les bordures extérieures pour lui ramener d'autres objets... Je sens que cet homme est parfait pour entamer mon affaire. Si je mène bien ma barque, dans quelques mois, c'est lui qui me mangera dans la main.
Ce voyage va me permettre d'honorer plusieurs autres propositions dans la foulée, et faire quatre ou cinq coups du même jet de pierre.


Journal de Bord: Jour 121

Mon retour sur Cordaüba Minor a été plus mouvementé que prévu... DeBagne a tenté de me rouler. J'étais attendu lors de mon atterrissage. Après plus de deux mois de périples éreintants et dangereux, je vois avouer que je n'ai pas du tout apprécié cette basse manœuvre.

Notre entrée dans les appartements de DeBagne fut implacable. Pax, Snake, Fett et Moi, armes aux poings, accompagnés de ce qu'il restait des soudards de la maison Coaltz que j'avais pris a ma solde. C'était la première fois qu'il me voyait. Qu'il découvrait mon visage. Enfin, mon vrai visage, le masque étincelant de puissance et de courroux que j'incarne désormais.

Il m'a juré que cela n'arriverait plus. il m'a supplié de l'épargner lorsque je suis mis a éviscérer devant lui les membres de sa Garde personnelle un par un, souillant le sol de son bureau.

Garde personnelle responsable de la perte de sept de mes recrues, leur sang pourpre souillant les dalles de la plateforme de la Villa du Primer Commercial, là ou avait été tendu le guet-apens.
Autant de phalanges que Snake pris à la main droite de DeBagne, souillant à nouveau sa luxueuse tapisserie. Il m'injuria, me traita de criminel, de meurtrier.

Et cela me fit rire. Alors qu'il en soit ainsi. C'est ainsi que je serai connu. Et c'est dans le sang que se payera la traîtrise.
A partir de maintenant, nous sommes le Cartel Pourpre.

// NdlI - Aucune plainte déposée à ce jour par Le Primer Commercial ou sa suite concernant cet incident. //


Journal de Bord: Jour 134

Suite à ce fâcheux incident avec DeBagne, de nombreux clients ont totalement changé de comportement à mon égard. Je pense qu'ils ont compris que j'étais prêt à tout, et ce cela couterait très cher au premier qui tenterait de se payer ma tête.
Cette nouvelle réputation engendra une vague de cadeaux, offerts par les autres clients dont j'avais honoré les contrats, pour prouver leur bonne foi, n'ayant probablement aucune envie que je leur fasse subir ce qu'avait enduré DeBagne quelques jours plut tôt.

Devinez ma surprise quand je découvris qu'un Sage Logarithmique faisait parti des présents reçus. Salem-X.34. Je l'ai mis au travail sans plus tarder, lui faisant compiler les transactions de ces dernières semaines et générer des algorithmes de croissances permettant d'assurer une certaine stabilité à mes affaires.

Puis je lui ai fait prendre congé dans l'office de Tarek San, parmi la pile de données qui traînait, afin de pouvoir cumuler nos profits aux pots de vins perçus des dockaires, aux cadeaux, aux frais déboursés pour les hommes, etc...
Je pense qu'il devrait en avoir pour un moment!


Journal de Bord: Jour 192

Première fois que je suis intéressé par un objet pour ma collection personnelle, et il faut que ça tourne au vinaigre! Je crois qu'il va falloir que je mette tout le Sous-Secteur au diapason, que tout le monde sache ce qu'il en coûte de me défier.

Je ne peux que féliciter Pax, qui est définitivement un homme à part. Cet homme connait le sens du mot Loyauté. Car il a non-seulement réussi à me ramener l'artefact que je désirais alors que la transaction semblait mal engagée, mais il a aussi profité de la confusion pour embarquer d'autres artefacts qui n'étaient pas prévus, grâce à un petit mécha qui lui collait aux basques.

Cependant, je ne comprends pas ce qui a pris à Pax de vouloir ramener ce War-E avec lui. Il est insupportable. Mais bon, il aime ce qui brille... Je suis sûr que je lui trouverai une utilité un jour ou l'autre.


Journal de Bord: Jour 253

Après trente jours de voyage, me voilà sur Tyr depuis à peine une heure et je m'ennuie à mourir... Ce monde de cendres est une planète très austère et sans le moindre intérêt. Pas étonnant que l'on ne trouve que des mercenaires et des criminels ici. Et pourtant, il est à la limite de la bordure extérieure! J'aurais pensé voir un peu d'exotisme... je suis extrêmement déçu.

Mais m'a présence ici n'a rien d'une virée touristique. J'ai entendu parler de cette exilée, une guerrière Drukhari, une assassin des plus cruelles, une dénommée Ashaah.
Elle est recherchée à prix d'or, et Snake m'a rapporté que des mercenaires Tyriens l'auraient capturée, par je ne sais quel miracle, et venaient de quitter Deliverance, afin de retourner sur Tyr et organiser une rencontre avec les membres de la Kabale du Coeur Noir, afin de toucher la prime pour sa capture.

Comme si les oreilles pointues offraient des primes... Mais cela fait bien mon affaire. Une guerrière de cette trempe serait un atout de poids dans le Cartel. Et je pense savoir très bien ce qui la motive, alors je vais appuyer sur cette corde sensible.
Toujours selon Snake, ces mercenaires sont sensés arriver dans quarante-huit heures à Tersheba, l'un des principaux pôles de transit de la planète.

Il me reste peu de temps et beaucoup de choses à faire.


Journal de Bord: Jour 256

Les dernières heures furent parmi les plus intenses de ma vie. Je dois avouer que je suis surpris moi-même d'être encore vivant pour écrire ces lignes.

Je pense que c'est mon nouveau visage qui m'a sauvé.

Lorsque les mercenaires se présentèrent au hangar d'amarrage de Tersheba, ils déchargèrent rapidement la jeune Drukhari sur la baie, emprisonnée dans sa cage comme une bête, tentant de griffer quiconque passait à sa portée, se ruant sur les barreaux à s'en retrouver couverte de bleus, sous les colibets et les railleries graveleuses de tous les dockaires présents sur la baie.

Quelques secondes plus tard, les quelques mercenaires se retrouvèrent nez-à-nez avec moi et mon pistolet à plasma chargé à blanc. Et leurs cadavres fumants tombèrent au sol.

Ceci eu pour effet de générer un certain froid dans la baie, et les armes sortirent de toutes part, me mettant en joue, me sommant de ne plus faire un seul geste.
Tout en restant immobile, mon arme toujours pointée sur les cadavres des mercenaires et la cage de la Drukhari, je lui ai prononcé très distinctement les mots suivants:

In atish sín kellon. In atish hi na heder sín. Afad-nín at sín detisher sín gavar. 
Je suis ton ami. Je suis là pour t'aider. Suis-moi et tu auras ta vengeance.

Son masque pale de fureur figée sembla regarder le mien, incrédule. Une fraction de seconde qui dura une éternité. Puis, d'un tir de plasma, je vaporisai le lourd verrou de la cage et plongeai à couvert.

J'ai imaginé que j'allais mourir dans les secondes qui suivirent, lorsque les cris et les hurlements commencèrent à retentir dans la baie. Puis je me suis relevé et ai éliminé les quelques fous qui se présentaient devant moi, chargeant, hurlant ou fuyant, tandis que Ashaah effectuait la plus gracieuse des danses de la Mort.

Bien me pris de confiner les autres membres du Cartel dans l'aéronef et d'aller seul à la rencontre des mercenaires Tyriens, car je suis le seul humain qui quitta les docks de Tersheba vivant ce jour-là.

// NdlI - Selon les Archives Impériales du Sous-Secteur, les évènements décrits ci-dessus furent reconnus par le suite sous le nom du massacre de Tersheba, ou fut recensé le décès de cent-quatre-vingt-deux employés, mercenaires et civils. //


Journal de Bord: Jour 267

Ashaah est un être très étrange. Mais je lui trouve un très vif intérêt. Je suis un collectionneur...

Au bout de dix jours, j'ai finalement réussi à établir un contact fort avec elle. L'érudit que je suis se félicite d'avoir travaillé sur leur langage. Je pense que le dialecte que je pratique est rudimentaire, mais au moins, elle ne me traite pas de mon-keigh comme les autres membres de mon équipage. Il va falloir s'habituer les uns aux autres, mais je suis confiant sur ce point. Car j'ai sa loyauté aujourd'hui.

Et pour m'assurer la loyauté d'Ashaah, il a fallut la soumettre. Alors je l'ai soumise à moi. Selon les rites de la Kabale. Cela fut ardent, violent, même très douloureux par moment. Je me suis retrouvé en Elle. Dans tous les sens du terme... Nous avons ôtés nos masques. Elle est sans limite et n'a plus rien à perdre. Nous scellâmes ainsi notre alliance dans notre sang.

Is Arad nín, m'a-t-elle dit cette nuit-là en quittant ma couche, retournant dans ses quartiers.
Tu es mon maître.


Journal de Bord: Jour 286

Cela fait un moment que je n'étais pas revenu à Deliverance. J'aime définitivement ce spatioport. Cependant, je suis quelque peu... Désappointé.
Snake m'a rapporté des propos curieux qu'il avait entendu dans un bar de dockaires, concernant des transactions vers Kodis que j'aurais approuvé, alors qu'il n'en est rien.
J'ai consulté les registres compilés par Salem sur les transactions, échanges et profits des six derniers mois. Et il se trouve qu'il y a affectivement des irrégularités dans les comptes ces derniers temps... Et un nom plus que familier mêlé à tout cela.


Journal de Bord: Jour 298  

J'ai rendu une petite visite à DeBagne aujourd'hui. Une visite de courtoisie suite à ces petites "irrégularités" dans les comptes...
Lorsqu'il m'a vu entrer dans son bureau, il s'est tout bonnement liquéfié. Je ne sais pas si est resté assis parce qu'il était tétanisé ou de peur que je remarque qu'il s'était fait dessus. La dernière fois que je suis entré dans son bureau de cette façon, la discussion s'était avérée plutôt... tranchante.
Lorsque Salem exposa les faits, il devint plus pâle encore. Et ses réponses ne me plurent pas du tout.

"Mais... Mais je pensais que l'ordre venait de vous mon Seigneur, je vous en prie, pitié !", criait-il encore, lorsque Snake lui prit les dernières phalanges de la main droite.


Journal de Bord: Jour 301

Un an s'est écoulé depuis mon retour. Aujourd'hui est le dernier jour de la rotation de Corbaüda Major avant le passage à la nouvelle année. Le trois-cent-unième jour de l'année, celui où est autorisé les folies interdites les trois cents autres jours. Le Supremum Diem, le jour Cathartique, la fête de l'Expiation, pour commencer la nouvelle année sous les meilleures augures.

Je sais quel sera mon acte de purification aujourd'hui. Cela fait quelques temps que je soupçonnais cela, mais je n'aurais pu penser à une telle traîtrise de la part de l'un de mes principaux conseillers.
L'idée que ce salopard ai tenté de me doubler me révulse. Quelle est l'image qu'il renvoie de moi? Comment être pris au sérieux si même mes plus proches confidents tentent de me doubler?

Aujourd'hui, je purifie mes rangs, j'assainis mon Cartel, je me débarrasse de la vermine qui le ronge et qui nuit à sa réputation...

Aujourd'hui, je vais tuer Tarek San.


Journal de Bord: jour 302

Je ne pensais pas que cette journée de torture purification me ferait un si grand bien. Ce traître a tellement été saigné qu'il m'a donné plus encore que je ne l'aurais imaginé. Ma chère Ashaah s'en est donnée à cœur joie. Vu les tourments qu'elle a fait subir à ce malheureux Tarek San, je n'ose imaginer ce qui arrivera quand elle mettra la main sur Akhizar...

Mais mon Cartel est maintenant purifié. Et je vais m’arranger pour que la nouvelle se répande si promptement que cela dissuadera quiconque de tenter un autre exploit de ce type, qu’il soit client ou employé.

Si on veut être respecté, il faut être craint. C'est malheureusement inévitable. Alors je ferai ce qu'il faut pour qu'ils tremblent de tout leur être au seul murmure de mon nom.


Journal de Bord: jour 304

Les casiers de Tarek San furent mes étrennes, et je vais dès maintenant utiliser mes nouveaux jouets. J’ai notamment trouvé un Technoserviteur inactif, que j’ai pu faire réactiver par l’un des contacts de Pax dans le Spacioport (en lui forçant un peu la main). Je suis certain que ce Karl-9 va m’être d’une très grande utilité dans le futur.

Mais pour l’instant, j’ai une autre tâche à accomplir. Je dois découvrir qui est ce Stratomancien.


Journal de Bord: jour 309

J'ai enfin pu mettre un visage sur le nom pompeux de Statomancien.

J'ai pu avoir un entretien avec cet individu, non sans quelques heurts. Sa suite est des plus étrange et, bien que j’ai du mal à l’admettre, me mettait mal à l’aise. Heureusement que mon nouveau visage ne laisse rien paraître.

Il se comportait comme un gourou. Il essayait ardemment de se donner l’image d’un chef de clan puissant… Et en parlant de puissant, je n’arrive pas à me débarrasser de l’odeur fort nauséabonde et incommodante qui émanait de lui. Les forces qu'il tente d'amadouer ne connaissent visiblement pas le savon.


Journal de Bord: jour 311

Malgré son apparence repoussante, le Stratomancien est malin et pourvu d’intelligence, c’est certain.

Il m’a fait comprendre que les transactions entamées avec Tarek San n’étaient qu’un début et que les besoins de lui et de son  « Culte grandissant » commençaient à devenir exponentiels (quand je disais que c’était un gourou), il nécessiterait dans un proche futur beaucoup plus de matériel.


Journal de Bord: jour 349

Ce matin s’est déroulée la première livraison depuis le « remplacement » de Tarek San.

Cela fut bien plus compliqué que prévu à remettre sur les rails, mes indics de Cordaüba Minor étant devenus très avares de renseignements depuis « l’accident » de DeBagne, mort il y a maintenant huit jours. Mais ce n’est qu’un écran de fumée, de la poudre aux yeux.

Je suis sûr que cet Inquisiteur est impliqué dans cette histoire… J’ai entendu des rumeurs, Snake m’a rapporté toutes les informations qui traînaient à son sujet. Il va falloir que je surveille cet individu et son groupe, car cela risque de gravement nuire à mes affaires... Mais je digresse.

Lors de la livraison, je me suis rendu compte que ce salopard de Tarek San m’avait bien roulé. J’avais retrouvé grâce à Salem les dockaires habituellement en charge des livraisons, le parcours, leurs contacts, etc. et je les ai vus à l’œuvre, eux et les hommes du Stratomancien, et la mécanique semblait huilée bien plus que de mesure... L'un des contremaîtres des Docks C, un certain Solomon, semble notamment très impliqué pour faire tourner cela d'une main de fer.

Le contenu n’est pas extrêmement palpitant : matières premières, rations, armes de contrebande, etc… mais le Stratomancien m’a laissé entendre qu’il avait une quête pour moi, qu’il m’a promis de me rémunérer à prix d’or.


Journal de Bord: jour 356

En plus d’être très malin, le Stratomancien est apparemment très très riche. La mission est périlleuse, mais le sorcier m’a payé la moitié avance, une somme représentant presque 150% de mes profits de l’année passée. Pour un seul voyage. Pour un seul artefact. Inutile de dire qu’il cherche ardemment cet objet. Et ma réputation me précède.

Mais cela va être un long voyage, et je vais rester très loin de Deliverance pendant longtemps. Du coup, j'ai chargé Solomon de s'assurer que les livraisons fonctionnent bien. Bien que cela m'ennuie, j'ai laissé Salem sous sa garde, et je l'ai mis en garde...
Il sait ce qui est arrivé à Tarek San.


Journal de Bord: jour 364

Cela fait maintenant six jours que je suis parti, guidé par Yegor Astelan Sixtus, descendant de la maison Sixtus.  Devant passer près du flux de Celtor, il me fallait un Navigateur. Navigateur dont j'aurais encore plus besoin quand je plongerai vers les ténèbres du Warp pour atteindre les Mondes Exodites.

Lorsque j'ai glissé dans la main de Yégor le document avec inscrit dessus les honoraires que je lui proposais, il m’a semblé que les yeux de ce dernier se troublait tellement les zéros se cumulaient sur le papier. Malgré ses trois yeux, la somme l’a visiblement assez aveuglé pour qu’il me suive. Et cela fait bien mon affaire.

// NdlI – Yegor Astelan Sixtus, Navigator de Classe C. Serait affilié à la Grande Maison Sixtus. S’il dit vrai, c’est qu’il n'en est qu’un descendant très éloigné, car aucun membre des Maisons Nobles n’accepteraient de franchir la bordure avec des mercenaires et des xéno-traficants, il en va de leur réputation. //


Journal de Bord: jour 377

Je sens de la tension avec Fett. Depuis plusieurs semaines. Il n’aime apparemment pas du tout la tournure que prennent les évènements. Je pense que ma rencontre avec le Stratomancien l’a un peu déboussolé, et la présence de Yégor ne fait que renforcer son mal-être. Les sorciers et les forces ésotériques sortent totalement de sa sphère de compréhension et le rendent extrêmement nerveux.

Cela a beau être l’un des meilleurs mercenaires qui soit, j’ai besoin d’hommes sans failles. Je ne peux plus compter sur lui.

Ce soir, avant mon départ pour les mondes exodites, je fais un arrêt par le Spatioport de Saran Luxor. Il me faut trouver un remplaçant. J’ai une nuit pour trouver l’âme la plus paumée de ce Spatioport.


Journal de Bord: jour 378

Mère Profits a entendu mes prières. D’une curieuse façon, mais elle les a entendues. Car je repars de Saran Luxor ce matin avec un nouveau membre d’équipage, pour remplacer Fett (Qu’il aille au Warp !).

Je quitte le Spatioport avec un T’au à bord.

Oui, un T’au.

Mais pas n’importe quel T’au, je pars avec un vétéran totalement siphonné du bocal ne jurant que par l’Astra Militarum. Je l'ai trouvé par l'intermédiaire d'un certain Adrew, un barman qui m'a rencardé sur ce cul-bleu. "Il se prend pour un garde impérial le con!", m'avait-il répété en riant aux éclats, de plus belle à chaque fois qu'il le mentionnait. Tu m’étonnes qu’il était la risée du Spatioport. Mais ses états de services restent impressionnants, et j’ai vraiment besoin de puissance de feu.

Mon nouveau garde du corps est donc un cul-bleu revêtu d’un uniforme de sous-officier de la Flotte de Saran Luxor. J’ai hâte de le présenter au reste de l’équipage. Je pense que le reste du trajet va se révéler extrêmement divertissant.


Journal de Bord: jour 432

Ca y est, nous voilà enfin à la Croisée des Hqlan. La traversée du Warp a été extrêmement éprouvante, mais nous sommes arrivés.

Mon équipage commence à se remettre de ses émotions et, j’en suis surpris, tout le monde est encore vivant. Ashaah est enfin ressortie de ses quartiers, manquant d'éviscérer Saal (notre cher ami T’au), la première fois qu’elle le vit. Je l’avais prévenue pourtant, pendant l’une de nos entrevues, mais le Warp n’est pas sa tasse de thé à elle non-plus.

Nous commencons à tourner comme des lions en cage, et tout le monde veut poser le pied à terre. Nous nous dirigeons vers Atoqlima, principale planète de la Croisée. Approche lente, traversée de l’atmosphère prévue dans seize heures.


Journal de Bord: jour 434

Si seulement vous pouviez voir ce paysage comme je le vois. Si vous pouviez en appréhender toute sa richesse et ses couleurs… Atoqlima est d'une beauté pure, d'une singularité que l'on ne retrouve pas dans le petit imperium humain. L'air y est pur, et les gens simples. L'ambiance qui s'en émane est empreinte d'une société indigène d'apparence primaire, visible dès que l'on s'éloigne des principaux accès et archaïques ports d'amarrage.

C'est en voyant ce genre de mondes que l'on en vient à haïr cet empereur-cadavre qui nous enfermé dans ses usines crasseuses et les rouages graisseux de son industrie, broyeuse d'êtres vivants. Ces gens sont simples et paisibles, et vivent en paix.

Mais je ne suis pas là pour faire du tourisme ou ressasser les vices de l'empire des hommes. Ma tâche est plus... Lucrative. et c'est maintenant que la chasse commence.


Journal de Bord: jour 447

Le Tiqmacoalt. Voilà comment s'appelle l'artefact que je recherche. Du moins, c'est le nom qui lui a été donné ici. Les premières pièces du puzzle s'assemblent. Selon les premières recherches, elles serait liée à l'une des entités Slann ayant régné sur la Croisée. La Lame de Tiqma, un relique sacrificielle d'un Prêtre Rubis extrêmement prolifique selon les récits. Selon ces mêmes récits, elle serait plantée dans l'autel de l'un des temples perdus, appelé l'Autel Pourpre. Quelle ironie...

Il faut maintenant réussir à rentrer dans les anciennes enclaves Slanns pour retrouver ce temple et le fameux autel.


Journal de Bord: jour 458

J'ai découvert une seconde enclave, elle-aussi en ruines, mais j'ai fait chou blanc... Je suis toujours à la recherche de la Lame. Mon client devient de plus en plus pressant. Saleté de sorcier à la con. Il m’a laissé entendre qu’il y avait eu des incidents sur Kodis, que le "berceau" avait été "compromis". Qu'il avait besoin de la Lame pour renverser la situation. Je ne sais pas ce qu'il insinue, mais ses messages en devinettes me frustrent de plus en plus. Je ne suis pas revenu dans le Sous-Secteur pour devenir de nouveau un larbin. Ce client commence à prendre des allures de maître qui ne me plaisent guère.


Journal de bord: jour 462

Je viens d'atterrir sur Antoya Prime. C'est la cinquième planète dont je foule le sol en moins de quarante jours, mais je sens que je me rapproche. L'Autel Pourpre semble être ici, et Pax a localisé un site de fouilles à l'un des pôles de la planète.

Mais il est apparemment très surveillé, ces lieux étant sous contrôle de groupes Tochqatlians, une peuplade nomade de pillards. Je me suis leurré lors de mon arrivée, cette Croisée et loin d'être exempte de conflits. Que voulez-vous, un homme reste un homme en fin de comptes... Et l'appât du gain est grand ici. Il apparaît maintenant évident que je ne suis pas le seul sur le coup. Il va falloir être extrêmement malin et discret ici, et encore plus pour entrer dans l'enclave Slann.


Journal de bord: jour 467

Le tableau devient de plus en plus intéressant. Il y a eu de nombreux affrontements récemment entre la population Antoyanne et les pillards Tochqatlians. Ces derniers recherchent de manière très active la relique et se sont mis à dos la population locale, qui considère cette même relique comme la source de la paix et de la luxuriance de la planète. En effet, lorsque fut sacrifiée sur l'Autel Pourpre l'âme la plus pure d'Antoya, la lame serait restée bloquée sur l'Autel. Cet événement fut reçu comme un signe des Dieux et mit fin aux massacres perpétués par les Slanns. Depuis, la force de vie et la puissance des sacrifiés contenues dans la lame se seraient répandues dans la pierre et dans la terre, amenant prospérité aux hommes et richesse aux sols.

Et ce conflit va m'être extrêmement utile.


Journal de bord: jour 471

 Cela va faire plusieurs jours que nous sommes à l'affût, prêts à agir. Snake a laissé traîner ses oreilles et a observé attentivement les groupes de pillards entourant l'enclave. Ashaah, quant à elle, a espionné les groupes de guerriers Antoyans retranchés dans l'enclave. Mon plan se profile.
Pax, War-E, Saal et moi nous fondons tant bien que mal dans la populace, faisant l'intermédiaire entre le vaisseau et mes deux infiltrateurs. Je n'aime pas être relayé à ce rôle d'arrière plan, mais je dois prendre mon mal en patience.

Tout se jouera dans les prochaines soixante-douze heures, et nous devons être prêts.


Journal de bord: jour 474

Nous sommes passés à l'action la nuit dernière.

Profitant de la nuit, nous avons déjoué la surveillance des pillards Tochqatlians et sommes entrés dans le temple. Ashaah m'avait prévenue qu'il était gardé. Et elle se chargea d'éliminer une par une toutes les sentinelles, pas après pas, son corps gracile effectuant la seule danse qu'elle connaisse, celle de la mort.

Lors de notre progression, je vis plusieurs fois Snake s'approcher des dépouilles, lame à la main. Certes, je n'aurais pas eu tendance à lui reprocher d'effectuer quelques rapines, mais je trouvais le moment particulièrement mal choisi. Et je ne parle pas de War-E, à la traîne... C'était un miracle qu'il ne nous ait toujours pas fait repérer, mais impossible de le décoller de Pax.

Au énième larcin, je fondis vers Snake, prêt à le rabrouer, lorsque je compris ce qu'il était en train de faire. Il scalpait les cadavres Antoyans à la manière des pillards Tochqatlians. Ce petit est une enflure hors-pair. En écrivant ces lignes, je me réjouis encore de l'avoir trouvé sur Déliverance.


Ashaah, Snake, Pax, Saal et moi arrivèrent enfin à l'Autel Pourpre, jaillissant des ombres. Aucun des guerriers Antoyans n'auraient pu soupçonner qu'un groupe de pillards puisse arriver si près de l'Autel sans être remarqués. Tous étaient morts avant même que le premier corps ne touche le sol.

J'ai embauché les meilleurs. Les Pires.

Et nous contemplèrent enfin la lame. Elle ressemblait plus à une dague qu'autre chose, une lame sinueuse au pommeau doré orné d'un améthyste... Et la prendre fut déconcertant. Je ne sais pas si je dois en rire ou en pleurer. Car lorsque la force brute se révéla inutile, nous cherchâmes un quelconque mécanique, mon passé de voleur Collectionneur tentant de trouver un loquet, de faire pivoter un verrou ou autre, en cherchant sur la surface de l'Autel. Les autres m'imitèrent, tandis que War-E, arrivé après l'assaut, regardait la gemme sur le pommeau.

Lorsque cet insupportable robot se rapprocha de moi en piaillant pour me montrer la relique plus en détail, je me retournai pour lui crier dessus et lui dire de me laisser me concentrer, avant de rester bouche bée (métaphoriquement parlant, mon masque ne laissant paraître aucune émotion).

Il me tendait la relique. Il me tendait la relique, bon sang !

Il posa délicatement le Tiqmacoalt dans la main ouverte que je lui tendis alors, et s'empressa de prendre le brillant que je lui agitais de l'autre main, qu'il fourra aussitôt dans sa trappe ventrale.

Et d'un claquement de doigts, j'ai ordonné le repli général. Nous n'avions plus rien à faire ici.


// NdlI - La peuplade Tochqatlianne, déjà mal vue de la population d'Antoya, fut accusée par la suite du vol de la Lame, ce qui engendra dans les mois suivants le tristement célèbre Génocide d'Antoya Prime //


Journal de bord: jour 476

Nous voilà enfin de retour dans l'orbite de la Croisée. Nous avons retrouvé Karl-9 en mode de veille défensive, tandis que Yégor revenait de l'une de ses pérégrinations dans la vallée proche du Port. Ce Navigator est vraiment tourmenté. Je pense que le voyage dans le Warp ne lui a pas fait que du bien. Mais sa vanité l'a corrompu, et je ne compte pas m'arrêter en si bon chemin.

Heureusement, nos allers-retours avec Saal et Pax ont été fort utiles, car nous avons pu quitter Antoya Prime hier au petit matin avec une rapidité hors-norme. Etre hors Secteur Impérial change énormément la donne. Ce soir, je vais m'autoriser à souffler un peu.

Mais ne nous reposons pas sur nos lauriers. Car cette histoire est loin d'être finie. Nous décollons dans quelques instants, Pax et Yégor coordonnent notre saut vers notre prochain point de relais. Destination: Saran Luxor.


Journal de bord: jour 491

Cela fait presque deux semaines que nous sommes dans le Warp, je n'arrive pas à extraire le Tiqmacoalt de mes pensées. Pax a réalisé un coffret pour la relique, que j'ai verrouillé dans mon coffre-fort. Mais je sens que quelque chose ne tourne pas rond. Ce fichu Warp nous soumet à ses perfidies, je dois y rester sourd. Car je sors victorieux de mon périple.

Cette mission est l'une des plus excitantes qu'il m'ait été donné de faire jusqu'à maintenant. Excitante et machiavélique. Mais, je ne vais pas mentir, je suis sujet à une incompréhension immense.

Ce soir encore, j'ai beau me creuser les méninges, je ne sais pas comment cette petite boîte de conserve a retiré la Lame. Mais (aussi irritant soit-il pour moi de le dire), je ne sous-estimerais plus jamais ce petit robot.


Journal de bord: jour 523

Vingt-Quatre heures que je suis sur Saran Luxor et il y a déjà du grabuge !

Ces pillards sont têtus et ne savent pas se reconnaître vaincus ! Je pense qu'ils n'ont pas apprécié de s'être fait doubler comme ils l'ont été. J'ai été rattrapé par ma orgeuil, je pense que j'ai été bien moins discret dans le port amarrage que je le pensais. Et leur réseau est apparemment plus grand que je ne le soupçonnais, pour qu'ils aient réussi à me trouver jusqu'ici.

Tout s'est passé très vite. Alors que Pax, Snake, Saal et moi sirotions un excellent alcool de contrebande dans une alcôve VIP du bar glauque d'Adrew - le barman qui m'avait dirigé vers Saal, avec qui j'avais sympathisé -, un groupe de pillards Tochqatlians a débarqué en vidant leurs munitions en tout sens. A posteriori, ils étaient vraiment décidés à faire un carnage.

Plusieurs piliers de bars moururent dans les premières secondes, et rapidement les tirs de laser et de projectiles solides fusèrent en tout sens, mais majoritairement dans notre direction. Saal sauta aussitôt dans ma direction pour me couvrir (il prend son rôle de garde du corps très au sérieux, et heureusement pour moi), tandis que Pax dégaina son arme et commença à répliquer, tout en renversant la table, pour nous offrir un couvert décent.

Je sentis que nous allions être acculés, lorsqu'un vacarme assourdissant retentit dans le bar, une valse infernale de plomb labourant la salle et transformant en pulpe les pillards Tochqatlians. Pour être honnête, j'ai cru que nous allions mourir la seconde suivante. Mais le vacarme s'interrompit progressivement, en un cliquètement decrescendo et de plus en plus espacé.

Quand le silence retomba dans le bar, seuls restaient debout notre quatuor, dand le renfoncement VIP, le barman et Lark le Rude, un gigantesque Sauran, le videur du bar, sa gatling encore rougeoyante. Dans la seconde après m'être relevé, j'ai proposé à Lark d'entrer dans mon Cartel contre un extrêmement somme confortable, et ce dernier sembla très intéressé.

Adrew tenta de s'interposer en vociférant, voyant d'un très mauvais œil que je lui réquisitionne son videur, sur lequel j'avais déjà lorgné lors de ma première visite... Mais je ne peux plus tolérer que l'on me manque de respect, plus maintenant.

Avant qu'il ait pu finir ses invectives, mon pistolet à plasma lui vaporisa la partie supérieure du visage, et je pu quitter les lieux avec mon nouveau Desperado.


Journal de bord: jour 544

Ça y est. Je suis enfin de retour avec le Tiqmacoalt.

Deliverance. Le point de départ, et le point de retour. Tout me ramène ici, de tout temps.
J'ai congédié Yégor le temps qu'il se remette du trajet Warp et, accompagné de ma troupe, je suis parti rendre une petite visite à Solomon. Je dois avouer que nous avons fière allure.

Sans grande surprise, j'ai découvert que ce cher contremaître avait été promu Superviseur des Docks C pendant mon absence, à la place de feu Tarek San.
Il a cependant été bien surpris lorsqu'il m'a vu débarquer, et plus encore quand il a aperçu ma suite. Ceci dit, je ne sais pas ce qui l'a laissé sans voix: le fait de me voir, de contempler les membres de ma suite ou tout simplement de poser les yeux sur Lark (décidément une excellente acquisition).

Bien que je ne lui fasse toujours absolument pas confiance et que je soupçonne d'être un peu trop proche de ce Stratomancien, j'ai été surpris de voir sa comptabilité propre, et les profits montant en flèche, notamment les livraisons. Et les petits rats de Snake n'ont apparemment rien trouvé à redire sur son attitude durant mon absence. Je l'ai peut-être mal jugé en fin de comptes.

Solomon m'a mis au courant des derniers événements. Après que l’infra-cité de Kodis ait été compromise, une seconde cellule, au sein même de Caegis Prime, a elle aussi été démantelée, il y a maintenant quarante jours, par ce satané Inquisiteur et sa division. Cependant le Stratomancien n'a pas l'air inquiété pour autant, il semble répéter sans cesse que tout cela fait parti d'un plan, d'un grand dessein... Il a chargé Solomon de me faire parvenir le lieu de la transaction : Cordaüba Minor. Une nouvelle cellule est en train d'émerger dans les raffineries polaires. C'est loin d'être l'endroit le plus idéal, mais ce n'est pas ce qui m'inquiète le plus...

Ce qui me contrarie, c'est que la Cordaüban Divison semble maintenant activement à ma recherche.


Journal de bord: jour 546

J’ai organisé le plan d’arrivée sur Cordaüba Minor. Comme je ne connais pas le quai d’amarrage sur lequel va s'effectuer la transaction, et que je ne fais absolument pas confiance à ce Stratomancien, je préfère prendre mes précautions. Ce serait vraiment trop bête de me faire avoir maintenant.

Je descendrai en premier, avec Saal et Pax. War-E tiendra donc le coffret. Snake et Ashaah resteront en retrait derrière nous, guettant dans les ombres. Karl-9 et Lark sortiront par les portes latérales, leurs armes lourdes couvrant toute attaque surprise. J'ai laissé Yégor et Salem dans mes quartiers sur Deliverance, ils sont bien trop précieux pour risquer de subir le feu ennemi.

Ainsi, je serai paré à tout éventualité. Je remettrai le coffret au Stratomancien, et nous verrons s’il veut vraiment cet artefact...

Si mère Profits le veut, demain, nous serons les plus riches du Sous-Secteur.




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